Il me semble essentiel de sortir de l’opposition entre la vision psychologique qui invite à guérir ses blessures et la vision spirituelle qui propose de « dépasser » ses blessures pour s’ouvrir directement à l’éveil. Pourquoi ? Parce que chacune de ces voies prise indépendamment présente des écueils :
- Aborder la vie d’une point de vue uniquement psychologique enferme parfois dans un processus long et laborieux, centré surtout sur la guérison du « Moi » et le bonheur individuel. La compassion est peu présente et la dimension collective souvent évacuée.
- A l’inverse, la vision spirituelle peut faire croire qu’il suffit de méditer et de s’élever, au risque de nier les blessures. La personne est alors, par moments, très centrée et connectée à une dimension plus large que son Moi, mais, tout moment, elle peut « exploser sur une mine » : réagir de façon violente par exemple, dans une situation qui réactive des blessures ou des peurs du passé…
L’approche psycho-spirituelle propose de s’ouvrir à notre « histoire élargie » pour se rappeler qui l’on est, profondément, au delà du Moi.
Au cours de cette quête, nous rencontrerons nécessairement des portes verrouillées par les blessures de notre propre histoire mais aussi de celle de l’humanité. Blessures qu’il sera souvent nécessaire d’aller reconnaître et guérir (quelle qu'en soit l'approche thérapeutique) pour que s’ouvrent les portes de la joie profonde, subtile alchimie d’amour et de conscience.
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